09 novembre 2006

Une belle boulette

On a beau être une star montante des échecs, on a beau avoir été classé 3e joueur mondial il y a quelques mois (et 7e aujourd'hui), on a beau disputer un des plus forts tournois de l'année, on peut gaffer comme un poireau. Telle est la leçon qu'a dû méditer l'Arménien Levon Aronian, mercredi 8 novembre à Moscou, après la partie qu'il a perdue, avec les Blancs, contre le Russe Peter Svidler, lors de la 3e des neufs rondes du mémorial Tal. Alors que la position était à peu près équilibrée, le jeu d'Aronian a commencé à se dégrader au 22e coup. Dans la position du diagramme ci-contre, l'Arménien a, par prudence, reculé son fou en g5, sans doute pour décharger sa dame de sa protection. Mais, ce faisant, il lâchait la surveillance de la case sensible c5. Svidler allait d'ailleurs pousser immédiatement son pion sur cette case, pour attaquer le pion d4, cloué sur la grande diagonale noire. Au lieu de 22. Fg5, Aronian aurait sans doute dû faire reculer la dame noire par 22. Tac1, ce qui présentait le double avantage de surveiller davantage la case c5 et de déclouer le pion d4. La position restait équilibrée.
Mais voilà : dans la réalité, Aronian a joué Fg5 et Svidler c5. Après 23. Dxd3, les Noirs ont évidemment pris le pion d4 avec leur pion c. Et là, les Blancs ont commis l'irréparable en reprenant avec le pion (24. exd4). Irréparable, mais pourquoi donc ? Regardez le diagramme ci-contre. Tout semble OK mais ce n'est qu'une illusion de tranquillité, comme on le montre souvent dans les livres de tactique. Peter Svidler a simplement joué 24... Te1+, forçant l'abandon immédiat ! Pour parer l'échec, les Blancs sont obligés de prendre avec la tour d1 (sur 25. Df1 suit Dxf1 mat). De ce fait, la tour lâche la protection de la dame qui va disparaître de l'échiquier au coup suivant. Un belle combinaison de déviation. On imagine qu'elle fera très rapidement son entrée dans les manuels. On imagine aussi que ceux qui ont appris les échecs à l'Arménien ont dû hurler de rage en voyant cette incroyable boulette.
Aujourd'hui, c'était repos à Moscou. Après 3 rondes, c'est l'Ukrainien Rouslan Ponomariov qui mène la danse avec 2,5 points sur 3, suivi, à un demi-point, d'un duo Peter Svidler et Boris Guelfand.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je suis pas le seul a faire ce gene de boulette ca me rasssure quel part .....