27 octobre 2006

En vacances...

Le final de Hoogeveen sera au menu d'Echecs Info, non pas lundi, mais dans dix jours car je m'absente loin de tout ordinateur pendant les vacances. J'évoquerai aussi le Corsica Masters et le Masters de Cap d'Agde, qui rassemble une magnifique brochette de participants, de Teimour Radjabov à la championne de France Almira Skripchenko, en passant par Anatoli Karpov, Etienne Bacrot, Magnus Carlsen, Sergueï Kariakine, Laurent Fressinet, Maxime Vachier-Lagrave, Alexandra Kosteniouk, Marie Sebag, etc. Après les congés de la Toussaint, je commencerai aussi à m'intéresser au prochain match de Vladimir Kramnik contre le logiciel Deep Fritz, qui se disputera du 25 novembre au 5 décembre à Bonn. A bientôt !

Une espagnole au goût bulgare

Comme promis, voici quelques mots au sujet de la partie qui a opposé, jeudi 26 octobre, Vesseline Topalov avec les Blancs à l'Azerbaïdjanais (et n°12 mondial) Shakhriyar Mamedyarov. Pour la première fois depuis longtemps, le Bulgare entama la rencontre en poussant e4, le coup que ses fans auraient souhaité voir apparaître sur l'échiquier lors du championnat du monde d'Elista. Contre Mamedyarov, ce fut une espagnole avec une aile dame ouverte aux quatre vents. L'espoir azerbaïdjanais laissa un pion pour percer une avenue sur la colonne g, tandis que Topalov avait deux pions doublés au milieu de l'échiquier.
Pendant longtemps, on put juger la position équilibrée mais, après le 40e coup, Mamedyarov perdit en précision, rata une ou deux fois l'occasion d'assurer l'équilibre et se retrouva au bord du gouffre, avec rien moins qu'une menace de mat en 1 coup (voir diagramme ci-contre) après le 47e coup blanc. En réalité, je suppose qu'il cherchait un échec perpétuel, comme le confirme le coup qu'il joua alors. Aucune défense du pion f7 n'est convenable (et, Mamedyarov ne le sait peut-être pas encore, la partie est perdue) : la tour ne peut aller en g7 car Fh6 est mortel et si le pion f s'avance en f6, les Blancs ont Fd2 et, après que leur dame s'est déplacée, les Noirs n'ont plus aucun bon coup à jouer. Dans la position du diagramme, ils osèrent donc Tg3 +, avec plusieurs idées en tête. Après 48. Dxg3 Dh1+, les Blancs évitèrent de jouer Dh2, à cause du perpétuel 49...Df3+ 50. Dg3 Dh1+ etc. Le monarque blanc se poussa donc avec 49. Rg4 suivi de Dxe4+. Ici, la seule solution possible pour gagner est de continuer le voyage du roi avec 50. Rh5 que joua Topalov. En effet, sur 50. Ff4, suit h5 ! 51. Rxh5 Cg7+ 52. Rg4 Df5+ qui regagne la tour au coup suivant et les Blancs ont bien du mal à faire parler leur pion de plus, avec les dames encore sur l'échiquier.
Après 50. Rh5, les Noirs... abandonnèrent, alors même qu'ils avaient joué pour obtenir cette position (diagramme ci-contre). Mamedyarov avait dû se dire que son cavalier sauterait sur g7 en donnant échec. Après quoi, le roi blanc aurait été obligé de venir en h6 (sur 51. Rg5 Df5+ 52. Rh6 Dh5 mat !), ce qui aurait provoqué une fourchette royale avec 51... Cf5 ramassant la dame. Mais voilà, tout cela ne fonctionne pas. Pourquoi ? Cherchez un peu ce qui fait que Cg7+ est réfuté. Voici la réponse : simplement, la dame blanche prend en g7 ! Suit 51... Rxg7 52. Fh6+ Rg8 et 53. Td8 mat. Magnifique tableau de mat, enseigné dans les écoles d'échecs.
Topalov a-t-il entamé, avec cette partie, une des remontées spectaculaires dont il a le secret ? Pendant qu'il gagnait cette partie, sur l'autre table de ce tournoi à quatre, Judit Polgar terrassait Ivan Sokolov, prenant seule la tête de la compétition avant les deux dernières rondes. Aujourd'hui, la Hongroise est opposée à Mamedyarov et jouera contre Topalov demain, pour la dernière partie, avec les Noirs.

Topalov contre-attaque


Vesseline Topalov reprend du poil de la bête. Tant sur l'échiquier, avec une victoire convaincante, jeudi 26 octobre à Hoogeveen contre l'Azerbaïdjanais Shakhriyar Mamedyarov (qui sera analysée dans la prochaine note), qu'en dehors de l'échiquier, avec une interview accordée au journal néerlandais De Volkskrant. Le Bulgare (photo ci-contre) commence par s'insurger contre la façon dont le scandale d'Elista a été retranscrit par la presse (le refrain du "c'est la faute aux journalistes" est connu et ressassé par tous ceux qui refusent de reconnaître leurs torts) : "D'après les articles que j'ai lus, je comprends que, de l'extérieur, on voit Kramnik comme un martyr qui a gagné contre l'oppression, dit Topalov. Pour eux, je suis le coupable et mon manager Silvio Danailov est l'incarnation du Mal. C'est une description de l'affaire qui est complètement injustifiée. Condamnée par tout le monde, notre protestation contre le comportement de Kramnik n'était pas une provocation, mais l'expression d'un souci sincère. Pendant les deux premières parties longues, Kramnik a passé deux heures et demie dans sa salle de repos. Ceci n'est pas acceptable, n'est-ce pas ? Quand on joue un match, on ne se cache pas mais, à l'inverse, on s'assure que le public puisse vous voir sur scène. Après la 4e partie, mon manager a demandé à visionner les vidéos de surveillance pour voir comment mon adversaire passait son temps dans sa salle de repos. Quand il a vu que Kramnik visitait les toilettes un nombre excessif de fois, nous avons commencé à avoir des soupçons. Il s'agit bien sûr d'un comportement suspect. Les toilettes étaient le seul endroit qui n'était pas couvert par les caméras de surveillance."
Il n'est pas inutile de rappeler deux choses : la première est qu'il est anormal que Danailov ait eu accès aux bandes vidéo puisque la surveillance des joueurs incombait aux organisateurs du match, la seconde est qu'il s'agissait non pas de simples toilettes mais d'une salle de bain. Pourquoi cela change-t-il la donne ? Parce que Kramnik, qui souffre de problèmes de dos et d'arthrite depuis des années a besoin de marcher en long et en large et qu'il s'est servi de sa salle de bain comme d'une annexe de sa salle de repos pour cela. Topalov refuse d'envisager cette version des faits et finit, au terme d'un raisonnement que je laisse mes lecteurs juger, par se présenter en... victime de toute cette affaire : "Quand le comité d'appel a été d'accord avec nous et a ordonné de fermer les toilettes dans les salles de repos, Kramnik a réagi comme s'il était complètement innocent : "Les obligations du contrat ici, les obligations du contrat là. Comment osent-ils m'insulter ainsi." C'est toujours la même chose avec lui. Il rompt les règles lui-même fréquemment (on aimerait ici que Topalov cite quelques exemples pertinents au lieu d'accuser gratuitement, comme cela semble devenir une habitude chez lui) mais le ciel l'en préserve quand ses droits sont en jeu. Lorsque Kramnik n'est pas apparu pour la 5e partie, c'était de sa faute. Il a pensé qu'il pourrait s'en tirer complètement. Au lieu de cela, j'ai récolté un point gratuitement, mais Kramnik a obtenu gain de cause sur tous les autres points. Il a de nouveau pu faire tout ce qu'il voulait dans sa salle de repos et le comité d'appel a été limogé. La conséquence de tout ceci a été qu'à partir de la 6e partie et jusqu'au bout, je ne savais plus contre qui je jouais. Kramnik avait été vulnérable l'année précédente, mais dans ce match, il a à peine commis d'erreurs tactiques (et l'affreux Fxf8 de la deuxième partie, que Topalov aurait dû transformer en un gain éclair, il compte pour du beurre ?). J'ai commencé à avoir des doutes. Est-ce que mon adversaire était Kramnik ou Kramnik assisté par un ordinateur ? Pour l'obliger à rester à l'échiquier le plus possible, j'ai intentionnellement commencé à jouer vite. Trop vite, parfois. La gaffe qui m'a fait perdre la 9e partie était la conséquence d'une décision prise trop vite."
Si l'on résume la position de Topalov, cela donne ceci, qui intéresserait un spécialiste de la paranoïa : par son comportement, Kramnik m'a fait croire qu'il trichait, je l'ai dénoncé, il a été puni mais pas complètement, ce qui a continué à me faire croire qu'il trichait, et du coup j'ai mal joué puis perdu. Donc, c'est de la faute de l'autre. CQFD. Plus loin dans l'interview, le Bulgare reconnaît rêver souvent de Kramnik ces derniers temps... Le plus surprenant est l'incapacité qu'a Topalov à essayer de comprendre pourquoi le monde entier (à commencer par ses confrères) l'a condamné pour ses accusations sans preuve et son manque absolu de fair play. Le numéro un mondial refuse de se remettre en question et, surtout, refuse de voir que tout le scandale engendré par son manager n'a fait que nuire aux échecs. Et pas seulement à sa petite personne.

25 octobre 2006

Kirsan Ilioumjinov dans le texte

Alors qu'à Hoogeveen, mardi 24 octobre, Vesseline Topalov marquait son premier demi-point contre Ivan Sokolov et que Judit Polgar assurait la nulle contre Shakhriyar Mamediarov, une interview du président de la FIDE, Kirsan Ilioumjinov était publiée sur le site de ChessBase. Elle a été réalisée il y a plus de dix jours, dans l'avion qui ramenait les journalistes (et Vladimir Kramnik) d'Elista à Moscou. Je ne vais pas la traduire dans son intégralité mais simplement en extraire les faits saillants. Tout d'abord, Ilioumjinov se félicite que la couronne mondiale soit "rentrée à la maison (...). La couronne est sur une étagère de notre coffre-fort, fermé à double tour, et nous ne la céderons jamais à quiconque." Le président kalmouk, qui dit avoir longuement discuté avec Vladimir Kramnik après le triomphe de ce dernier, assure que le Russe, qui devient de droit membre du bureau présidentiel de la FIDE, a l'intention de jouer un rôle actif à ce poste, un véritable rôle d'ambassadeur des échecs. Dans cette interview, Kirsan Ilioumjinov ne s'engage pas sur le format que prendront les futurs cycles de championnat du monde après 2007 mais assure en revanche que Mexico se jouera tel qu'il a été défini. Comme l'entretien a été effectué avant que Kramnik dise que, selon lui, le championnat du monde devait se décider lors d'une finale opposant le tenant du titre à son challenger, le président de la FIDE ne pouvait savoir que le principe même du tournoi mexicain allait très rapidement être source de problème...
Dans sa grande tradition des annonces fracassantes, Ilioumjinov a aussi profité de l'occasion pour dire qu'il créait une société, la Global Chess Corporation, avec un capital de départ de 10 millions de dollars, dont on devine vaguement que l'objectif consistera à ramasser des fonds pour développer les échecs. Le dirigeant kalmouk évoque ses principaux partenaires, "comme le Crédit suisse, Intel, Microsoft, etc", et un plan sur dix ans dont il attend qu'il "reçoive environ 100 millions de dollars d'investissements pendant cette période"... Mazette ! Evidemment, on ne sait d'où sortiront les 10 premiers millions de dollars, ni à quoi servira l'argent, ni comment on convaincra les mécènes d'investir dans une discipline certes universelle mais qui fait un scandale pour des toilettes, et dont le niveau de professionnalisation est aliéné à la cassette personnelle de son président. Les promesses des puissants n'engageant en ce bas monde que ceux qui les prennent au sérieux, le plus prudent reste encore d'attendre le concret.

24 octobre 2006

Rien ne va plus pour Topalov


Est-ce le contrecoup de sa défaite au championnat du monde ? Le numéro un mondial au classement par points Vesseline Topalov est en mauvaise posture au tournoi néerlandais de Hoogeveen. C'est un double ronde à 4 joueurs qui rassemble, outre le Bulgare, la meilleure joueuse du monde Judit Polgar (16e au classement FIDE, photo ci-contre), le numéro un néerlandais Ivan Sokolov (39e) et une des étoiles montantes des échecs, l'Azerbaïdjanais Shakhriyar Mamedyarov (12e). Et, tout comme il était très mal parti à Elista contre Vladimir Kramnik, Topalov vient de perdre coup sur coup ses deux premières parties, avec les Noirs.
Cela a commencé, dimanche 22 octobre, par une défaite contre Mamedyarov. Topalov a voulu reprendre le système qui lui avait rapporté un point dans sa 8e partie contre Kramnik mais c'était sans doute une erreur stratégique car, bien évidemment, tous les grands maîtres qui se respectent à la surface de la Terre ont disséqué, décortiqué cette partie. De plus, le favori bulgare n'a pas eu son dynamisme habituel, laissant son adversaire coloniser la colonne "c". Quant au roi noir, il se retrouvait un peu esseulé derrière un roque-gruyère. Il n'en a pas fallu plus à Mamedyarov pour lancer une attaque. Après le 27e coup des Noirs (voir diagramme ci-contre), l'Azerbaïdjanais jouait l'étonnant sacrifice Fg5 ! Et Topalov l'acceptait par 28... hxg5. Suivait évidemment 29. Dh5+ Rg8 30. Df7+ Rh7 et l'on pouvait se dire que la nulle par échec perpétuel allait suivre. Après 31. Dh5+ Rg8 32. Df7+ Rh7, Mamedyarov tentait sa chance par 33. hxg5. A ce moment, Topalov aurait pu essayer de rendre un peu de matériel pour affaiblir l'attaque blanche, par exemple par 33... Fe8 34. Dxe6 (forcé) Dd7 proposant l'échange des dames. En cas de refus des Blancs, par exemple par 35. Db3 ou Dc4, les Noirs lâchent la qualité en prenant l'encombrant cavalier d6 avec leur tour : 35... Txd6 36. exd6 Dxd6 et on peut se dire que le matériel est égal. Mais la nature de Topalov ne tend pas aux aplanissements. Au lieu de 33... Fe8, il a joué Cg6, rendant la pièce tout en se lançant dans un hypothétique contre.
C'était oublier que le roi noir était bien moins à l'abri que son homologue blanc. Même après l'échange des dames,
Mamedyarov n'eut aucun mal à conserver l'initiative. Après le 45e coup des Noirs (voir diagramme ci-contre), il planta une combinette pour simplifier la position, que je vous laisse découvrir. Les Blancs jouent 46. Cf7 ! Txe6 (pour ainsi dire obligatoire, la menace étant Cg5+ suivi de Te8 mat) et 47. Cg5+ ramasse la tour au coup suivant. Topalov a abandonné avant de voir son adversaire, doté d'un pion de plus, passé qui plus est, lui montrer l'étendue de sa technique. Il faut noter la totale inutilité du cavalier h5, qui n'a aucune case sur laquelle sauter. Pendant que Topalov se faisait étriller, Judit Polgar se débarrassait d'Ivan Sokolov.

Lundi 23 octobre, la joueuse hongroise, avec les Blancs, affrontait le numéro un mondial, dans une partie très animée. Dans cet affrontement de deux attaquants, le Bulgare allait se montrer une nouvelle fois peu inspiré et peu précis.
Son 19e coup, Cc5, aurait pu signifier la fin de la partie, si toutefois Polgar avait trouvé sa réfutation. Saurez-vous faire mieux qu'elle en examinant le diagramme ci-contre ? Il faut se baser sur la faiblesse du pion f7 et la non-protection de la tour h7 pour jouer Cf5, menaçant le pion d6. Les Noirs sont pour ainsi dire obligés d'accepter le sacrifice parce qu'après le coup de défense 20... Tc6, suit 21. Chg7 + ! Fxg7 22. Cxg7+ Txg7 23 Fxe5 Th7 24. Dg3 et l'attaque blanche est très difficile à stopper. Par conséquent, si l'on revient au diagramme, après Cf5, les Noirs prennent le cavalier. Suit 21. Fxe5 Fxe5 et Dxf5 ! Et où va la tour h7 qui "tient" le pion f7 ? Nulle part, elle est perdue. Avec cette qualité de moins, un roi englué au milieu de l'échiquier, les deux tours blanches sur des colonnes semi-ouvertes, même un numéro un mondial ne pourrait résister longtemps...
Mais Judit Polgar n'a pas vu 20. Cf5 ! A la place, elle a joué Fg3, qui est loin d'être extraordinaire, d'autant que les Blancs vont perdre le pion e4. Topalov ne va cependant pas tarder à se rater de nouveau.
En omettant de développer sa tour de l'aile-roi, le Bulgare va manquer de carburant pour alimenter sa tentative de contre-attaque sur le grand roque de la Hongroise. Celle-ci ne va, en revanche, pas louper sa cible, avec une mise à mort que je vous propose de rejouer à l'aide du diagramme ci-contre. Les Blancs jouent et gagnent. Comment ? Débutons par l'évident 32. De7 +. La "meilleure" réponse est de loin Rb6. Suit 33. Db7 + Ra5 34. Da7 (un coup à la fois calme et fort, qui dégage la place pour le cavalier) b4 (le plus résistant) 35. Tfe1 (attaquant le cavalier) Cf3 (une erreur) 36. Tc1 (plus fort était 36. Cb7+ Rb5 37. Td6 ! qui menace Dxa6 mat : les Noirs sont obligés de lâcher la dame et vont être rapidement matés) Cxe1 38. Txc2 Cxc2 39. Rb1 et les Noirs abandonnèrent. Comme à Elista, Topalov part avec deux défaites mais à la différence du championnat du monde qui se jouait sur 12 rencontres, il ne lui reste que 4 parties pour se refaire...

L'avenir instable du championnat du monde

Le match d'Elista s'est achevé il y a seulement une semaine et demie et l'avenir du championnat du monde d'échecs apparaît déjà fort instable. Sans refaire l'analyse que j'ai écrite sur mon précédent blog, je voudrais ajouter quelques nouveaux éléments. Tout le noeud du problème tient au fait que la Fédération internationale des échecs (FIDE) a déjà signé avec la ville de Mexico pour l'organisation, en septembre 2007, du prochain championnat du monde, sous le format d'un tournoi double ronde à huit joueurs. Quatre sont déjà connus (le tenant du titre Vladimir Kramnik, Viswanathan Anand, Peter Svidler et Alexandre Morozevitch) et quatre autres doivent se qualifier d'ici là parmi seize grands maîtres, dont le Français Etienne Bacrot.
Il existe deux gros problèmes : le premier est l'absence du numéro un mondial (et perdant d'Elista) Vesseline Topalov, le second est que Vladimir Kramnik tient à ce que la finale du championnat du monde oppose le tenant du titre à un challenger, dans un match d'homme à homme, comme le veut la tradition depuis Steinitz. Or, on sait que le Russe ne déroge que très rarement à ses principes. De plus, il est quand même l'homme fort du moment, étant donné que la plupart des grands maîtres de la planète lui ont apporté leur soutien après les scandaleuses accusations dont il a fait l'objet en Kalmoukie. Son statut à la fois sportif et moral a été grandement rehaussé et la FIDE, si elle lui impose de jouer à Mexico dans un format inédit pour une finale de championnat du monde, risque fort une nouvelle scission, qui serait désastreuse pour l'image déjà abîmée des échecs.
La solution idéale consisterait donc à considérer Mexico comme une finale des candidats, en mettant Topalov à la place occupée actuellement par Kramnik. Cette éventualité commençant à circuler dans le milieu, Jorge Saggiante, l'organisateur du tournoi mexicain, vient de refuser tout net cette solution qui "déclasserait" sa compétition. Comme il l'a confié hier à Susan Polgar, l'ex-championne du monde féminine, "nous avons un contrat avec la FIDE pour accueillir, à l'automne prochain, le championnat du monde 2007 à Mexico. Nous ne permettrons pas à la FIDE de s'écarter du format du championnat du monde sur lequel nous nous sommes mis d'accord. Nous avons déjà transféré 100 % des prix sur le compte de la FIDE et nous avons dépensé une somme d'argent significative pour promouvoir ce championnat du monde. Nous attendons de la FIDE qu'elle tienne parole et honore le contrat que nous avons signé." La FIDE doit donc déjà faire face à un difficile dilemme...

23 octobre 2006

A mes lecteurs

Echecs Info est la continuation de Cases blanches, cases noires, le blog que j'avais créé à l'occasion du championnat du monde d'échecs d'Elista entre Vladimir Kramnik et Vesseline Topalov. Après quatre semaines de compétition tumultueuse et passionnante, et face au désir des internautes de continuer à recevoir ce type d'information, j'ai décidé de créer un nouveau blog grâce à l'outil mis à disposition par Google. Ceux qui souhaitent comprendre pourquoi j'ai souhaité ce nouveau départ ici peuvent lire ma dernière note sur Cases blanches, cases noires. Mon idée principale est de pouvoir, à quelques reprises dans l'année, partir en reportage sur un tournoi, écrire un portrait de joueur ou des interviews. Bref, faire mon métier de journaliste, car c'est un métier et il a un coût. Afin de financer ces articles qui seront évidemment exclusifs pour le blog, j'aurai recours à la publicité. Il n'y a rien de honteux à cela car, après tout, l'ensemble des médias, à l'exception du Canard enchaîné, tirent une partie importante de leurs ressources de la publicité. Sans elle, il n'y aurait pas Le Monde, le Figaro, TF1, Canal Plus, Le Nouvel Observateur, L'Express, Le Point, Le Parisien, Ouest France, L'Equipe, Les Echos, La Tribune, etc.
Evidemment, avant que les ressources publicitaires ne me rapportent de quoi financer un reportage, il se passera du temps, mais, dans l'intervalle, je continuerai de porter le regard que j'ai porté sur les échecs depuis 1993. Le contrat est clair et le voici : je ne serai pas exhaustif car vous disposez, en liens, de tous les sites qui donnent de l'info brute. Je souhaite apporter une plus-value sur l'info échiquéenne. Je ne promets pas non plus de poster une nouvelle note tous les jours. Il n'y aura pas de mise à jour pendant certains week-ends et une partie des vacances scolaires, tout simplement parce qu'il n'y a pas que les échecs et le journalisme dans ma vie. J'espère que ceux qui ont apprécié Cases blanches, cases noires ne regretteront pas le changement de cadre et me seront fidèles. Il leur suffira de changer d'adresse dans leurs favoris et de faire d'Echecs Info la page d'accueil de leur navigateur... J'insérerai dès que possible une barre de recherche Google sur la page principale afin que vous puissiez effectuer vos recherches d'ici.
Quant à tous les "nouveaux", je leur souhaite la bienvenue !